Remorque pour vélo

Fabrication d'une remorque vélo en fibre de verre


Etant parti plusieurs fois en vacances à vélo avec des remorques différentes, j'ai pu comprendre les avantages qu'apportait une remorque pour le rangement et le transport. Lors de ces deux voyages, j'avais opté pour la solution remorque pour transporter les bagages : la première fois, il s'agissait d'une remorque enfants à laquelle j'avais enlever les sièges, et la deuxième fois, c'était une remorque bagagère Cargo II.

Le défaut de ces deux modèles est le fait qu'elles ont deux roues, donc larges, difficiles à conduire et pas très étanches. J'ai donc décidé de me lancer dans la réalisation d'une remorque en fibre de verre monoroue, étanche, avec un système de gestion d'énergie electrique intelligent. Ce projet est terminé et nous allons le tester lors de notre voyage en Corse...

La conception de la remorque

Le projet a commencé par la conception en 3D du moule de la remorque, afin d'avoir une idée globale de la capacité et du résultat final. Voici le premier dessin que j'ai réalisé :



La remorque doit avoir une capacité de 130 litres et être étanche. En effet, il n'y a rien de plus désagréable après une grosse pluie que de trouver toutes ses affaires de change humides et son duvet imbibé (du vécu..).

La remorque est constituée d'une coque principale et d'un couvercle basculant permettant l'accès par le dessus. Un compartiment pour ranger la nourriture a été ajouté pour qu'elle ne puisse pas se retrouver compressée entre les duvets, et ainsi éviter quelques mauvaises surprises...

La réalisation

Une fois les idées dans la tête, il faut passer à la réalisation et c'est à partir de là qu'il faut s'armer de courage pour ne pas abandonner dès les premières étapes.

La première étape consiste à réaliser un moule en bois et plâtre, dans lequel on viendra déposer les couches de fibre de verre qui constitueront la coque.

Les formes sont volontairement constituées de parties planes qui peuvent être réalisées facilement avec des planches de bois. En lisant pas mal de conseils sur la réalisation de coques en fibre de verre, j'ai vite compris que ce qui fait la rigidité d'une coque est davantage la géométrie que l'épaisseur : c'est pourquoi j'ai réalisé de nombreuses arètes à 45° qui rigidifient les côtés et le capot.



La réalisation du moule est très longue car il faut découper chaque morceau de bois, puis poncer, puis mastiquer les angles afin de les rendre plus arrondis, puis reponcer à nouveau... Une fois le moule prêt, il faut lui passer une couche de peinture ou de gelcoat qui lui donnera un aspect bien lisse.

Avant de mettre les couches de résine, il est obligatoire de cirer le moule, sans quoi le démoulage sera impossible : pour cela, on peut utiliser de la cire de démoulage ou de la cire d'abeille (plutôt version solide que liquide).

La première couche de résine est une couche à poser sans fibre de verre : cette couche est en réalité du gelcoat, une sorte de résine résistante à la lumière et moins cassante que la résine pure. L'idéal est de projeter le gelcoat au pistolet pour faire une couche plus homogène, mais n'ayant pas de pistolet spécial Gelcoat, je me suis contenté du pinceau.

Ensuite, il faut enchaîner les couches à 10-12 heures d'intervalle : ici, la remorque est faite avec 3 couches complètes et une couche de renfort sur les parties qui font la rigidité de la coque (les arètes en particulier). Les couches sont réalisées en imprégnant de la fibre de verre avec de la résine synthétique : on trouve 3 couches de MAT de verre 300gr et les renforts sont réalisés en ROVING. Le MAT de verre a l'avantage de résister dans toutes les directions et est facile à appliquer sur toutes les formes. Le ROVING est plus résistant que le MAT c'est pour cela qu'il a été utilisé pour renforcer les angles et les points de fixation.

Le démoulage

C'est à cette éape que l'on peut regretter de ne pas avoir passer une couche supplémentaire de cire : ayant commencé par la réalisation du capot, j'ai dû percer le moule pour décoller la coque. Lors de la réalisation de la coque principale, autant dire que je n'ai pas lésiner sur les couches de cire.

Le mastiquage

Etape pénible mais obligatoire pour un résultat impéccable, le masticage consiste à reboucher les petites imperfections sur la surface de la coque. Mastiquage rime avec ponçage, malheureusement pour les coudes.

La peinture

Juste avant de passer à la peinture, il est nécessaire de passer un "apprêt" qui permet de reboucher les derniers petits trous.

Cette étape donne à la remorque son aspect final : il ne faut pas hésiter à bien s'y appliquer. Pour ma part, j'ai utilisé un pistolet à peinture sur compresseur et de la peinture feronnerie extérieure diluée dans du diluant peinture. Pour ajouter une petite touche "tunning", j'ai ajouté 2 bandes noires sur le dessus et j'ai peint le dessous.


La réalisation du chassis

Le chassis a été réalisé en aluminium et en acier. Afin de limiter au maximum le poids, un seul tube maintient la coque. Un bras oscillant a été réalisé en acier, il permet d'être démonté pour le transport et permet un petit amortissement des chocs à l'aide du ressort.



Les petits plus ++

Plusieurs petites choses ont été ajoutées à la remorque pour la rendre plus pratique :

  • Un porte bidon d'eau :
  • Situé à l'arrière de la remorque, il permet de maintenir le bidon. Ce dernier est positionné de telle facon qu'il est possible d'utiliser le robinet sans avoir à le sortir, pour faire la vaisselle par exemple...

  • Un garde-boue limitant les projections.

  • Des autocollants réféchissants et un catadioptre
  • Ils permettent d'être visibles la nuit.

  • Un feux à LEDS
  • Placé sur le capot pour pouvoir rouler la nuit, celui-ci est relié au système de gestion d'énergie. Pour le fun, un chenillard K2000 a été réalisé...

    Quelques photos